The X-Files est de retour dans une nouvelle série comics après quelques essais passé, mais cette fois c’est vraiment un événement puisque ce volume est officiellement la saison 10 de la série TV, faisant suite au deuxième film de 2008, The X-Files : I Want To Believe. Evènement aussi parce que le créateur de la série, Chris Carter, est impliqué dans le projet et le supervise. La tâche s’avère donc plutôt imposante pour le scénariste Joe Harris, accompagné par Michael Walsh au dessin. Que donne ce tout premier numéro qui relance la machine X-Files ?



Pour remettre rapidement en contexte la situation de nos deux agents Fox Mulder et Dana Scully, ils ne travaillent plus au FBI et vivent leur vie tranquille, en couple, et anonymement. A cet égard, les scènes d’intro sont très efficaces et nous plongent bien dans ce contexte particulier sans avoir à en faire trop. Harris imagine une manière assez habile pour Scully de dévoiler sa situation et son identité secrète dès la première scène, tout en nous plongeant d’entrée dans l’ambiance sombre et terrifiante made in X-Files. L’introduction de Mulder est assez efficace aussi et Blind ée de référence que les amateurs d’X-Files apprécieront. Malheureusement, passé ces présentations on a l’impression que les choses vont beaucoup trop vites. Walter Skinner par exemple débarque dès la deuxième scène, avant même Mulder. Un personnage tel que lui doit évidemment avoir un rôle à jouer dans cette série mais il arrive beaucoup trop rapidement et lâche d’emblée une bombe, qui sera le fil rouge de ce premier arc, voir plus. Alors certes on n’a pas le temps de s’ennuyer mais lorsque l’on retrouve ces personnages après des années, on s’attend à une entrée en matière en douceur, en découvrir plus sur la nouvelle situation des deux personnages principaux, une petite discussion entre eux ou quelques scènes sympas de leur vie. L’arrivée de Skinner aurait même pu être carrément le cliffhanger de ce numéro. Bref, on ne va pas refaire le numéro mais on a un désagréable sentiment de précipitation. Parce que même la relation Mulder/Scully sensée être le cœur de l'histoire est trop peu présente ici, on sent même une sorte de distance entre eux qu'on a du mal à comprendre. On sait qu'Harris a prévu de mettre de l'eau du gaz du couple, alors je ne sais pas si c'est volontaire ou pas, mais j'espère que ça va quand même être travaillé différemment que ce qu'on a dans ces premières scènes.
Heureusement, on retrouve assez vite le caractère de nos personnages : un Mulder toujours dans l’humour et la dérision, une Scully plus sensible et plus touchée et un Skinner qui n’a toujours pas appris à se détendre. A ce niveau là, on n’est pas perdu, même si les dialogues ne sont pas forcément extraordinaires en soit.



A côté de ça, ce numéro propose tout de même de bons éléments prometteurs et de jolis références qui montrent que Joe Harris est bien un fan de la série (en même temps on espère bien !) et qu’il faut lui laisser une chance avec cette série. L’enfant de Scully est rapidement remis sur le devant de la scène et on a le droit à une jolie référence avec le nom Van De Kamp. Mulder qui travaille sur un livre est une intrigue peut aussi devenir vraiment intéressante. On retrouve aussi tout l’esprit X-Files dans les dernières scènes avec du surnaturel et les personnages en danger. On a d’ailleurs un bon enchainement des scènes à ce moment-là, pour déboucher sur un cliff en demi-teinte, qui est assez efficace pour donner envie de lire la suite mais aussi assez prévisible au vu de la scène d’ouverture et surtout très frustrant ! Je ne l’ai pas forcément tout de suite pris pour le cliff’ et j’espérais en savoir un petit plus sur la menace de cet arc qui reste un mystère total pour le moment et est donc un peu moins engageant pour le lecteur. Elle a apparemment un lien avec la série TV selon Harris mais j’avoue ne pas l’avoir trouvé. En même temps, la série, c’est loin !



On a donc droit aux dessins de Michael Walsh pour le retour d’X-Files sur papier, et là aussi, je suis assez mitigé. C’est loin d’être moche, les personnages sont facilement reconnaissables et leurs expressions sont plutôt efficaces. Mais le tout semble très « léger » pour un tel événement. Les personnages sont reconnaissables mais auraient pu être largement mieux dessinés, les décors sont très sommaires voir inexistants, pas mal de problèmes de proportions et les couleurs ne sont pas très inspirées. Ca fonctionne plutôt bien dans les scènes sombres mais moins pour le reste. Mais comme tout, une fois plongé dedans les dessins sont plutôt appréciables et on se dit qu’on aurait pu avoir affaire à bien pire.



En somme, ce premier numéro de la saison 10 de The X-Files n’est pas totalement convaincant, il semble un peu trop précipité et nous fait passer à côté d’un retour digne de ce nom. Et même en allant vite, Joe Harris ne réussi pas à nous en donner assez, on reste sur notre faim. Il est donc assez difficile de tirer un jugement sur la série après un seul numéro, il faudra vraiment attendre la fin du premier arc pour ça. Mais en tant que numéro individuel, il n’est pas totalement satisfaisant malgré l’ambiance et l’esprit de la série plutôt bien respectés mais peut-être pas assez bien mis en avant par les dessins. En gros, ce n’était pas génial mais ça peut le devenir. I want to believe.


[conclusion=3][/conclusion]
[onaime]- Le respect des personnages
- L'ambiance
- Les références à la série[/onaime][onaimepas]- Le rythme trop rapide
- Les dessins
- La relation Mulder/Scully[/onaimepas]