Bienvenue dans la Dimension Z... Et Marvel Now !
Panini Comics profite de la vague
Marvel Now ! pour publier certaines de ses séries en kiosque ET en librairie. L'un des heureux gagnants est
Captain America , la Sentinelle de la Liberté. Après un run de huit ans, le scénariste
Ed Brubaker laisse donc la plume à
Rick Remender (
Fear Agent, Uncanny Avengers), accompagné de
John Romita Jr. au dessin. Finis les conspirations politiques et le patriotisme, Remender marque son arrivée en ramenant
Captain America dans un monde plus fantastique, plus
Kirby-iesque. Un choix étonnant et frais, mais qui ne va pas plaire aux spectateurs qui souhaiteraient retrouver l'ambiance du dernier film.
Steve Rogers fête ses 90 ans et baigne dans le bohneur (pour un super-héros tout du moins). Une fiancée incroyable, plusieurs équipes à ses ordres, les plus puissants héros de la Terre pour amis, il est loin le
Captain America perdu dans une époque qui n'est pas la sienne... Du moins, c'est ce qu'il/nous croyons. Malheureusement pour lui, un vieil ennemi l'arrache de son quotidien et le voici une nouvelle fois piégé dans un monde inconnu, la Dimension Z. Comme Brubaker,
Remender revient aux sources du personnage mais s'intéresse d'avantage à sa seconde naissance. Mais le scénariste dramatise la situation en le privant de tout allié et en le piégeant dans un univers complètement différent de la Terre. Adieu New-York et le SHIELD, bonjour Zola et ses créatures tout droit sorties des oeuvres de fantasy/SF.
La première chose que l'on peut conclure en refermant ce premier tome, c'est que
Remender ne perd pas de temps ! Les évènements s'enchainent rapidement, les ellipses se succèdent tout en apportant à chaque fois un petit élément nouveau dans l'univers du Captain.
On apprécie par exemple l'évolution en quelques cases de la relation Sharon/Steve alors que l'auteur aurait pu s'en passer et envoyer plus tôt
Captain America dans la Dimension Z. Malheureusement, cette hâte ne permet pas à Remender d'approfondir assez son nouvel univers et ses personnages inédits. Et les flash-backs de Steve qui ponctuent le récit n'aident pas: si l'époque d'avant-guerre et la crise de 29 sont bien retranscrites, la plupart de ces épisodes s'avèrent sans importance et coupent l'action si elles ne mangent pas des pages inutilement. Remender tente de noyer le poisson en provoquant des ellipses de plusieurs années, mais celles-ci sont si importantes qu'elles en deviennent presque ridicules et on ignore encore si
Steve Rogers en gardera des séquelles une fois de retour à New-York. Ces petites erreurs sont frustrantes, tant on aimerait en savoir plus sur les peuples de la Dimension Zola et son histoire, mais aussi la relation survolée entre
Captain America et son protégé
Ian. Un bon point du scénario concerne Armin Zola, réduit à assister
Crâne Rouge et d'autres super-vilains depuis plusieurs années. Grand vilain de cet arc, Remender fait vite oublier son
Ancien statut et montre en une scène que si le personnage est plus discret et plus risible qu'un
Crâne Rouge ou un Zemo, il n'est pas pour autant plus sympathique, bien au contraire. Là aussi, les lecteurs amenés à ce comics via les films risquent d'être surpris... et la surprise sera bonne !
Parlons des dessins maintenant, et la mention du nom de John Romita Jr. risque d'en repousser pas mal. Alors oui,
le dessinateur est toujours aussi irrégulier, certains visages sont affreux, ses têtes d'enfants sont une horreur...
mais son trait fonctionne plutôt bien lorsqu'il faut retranscrire le chaos et la misère, ou illustrer le bestiaire et l'environnement de la Dimension Z. Et on sent dans certaines pages que Romita donne vraiment tout ce qu'il a pour cette série. On en oublie presque que l'on a affaire à du Romita Jr., même si bien sûr, une ou deux cases, notament dans les scènes de flash-backs, viennent nous faire saigner les yeux un bon coup. C'est donc une bonne surprise, surtout si on se remémore ses derniers travaux. Bref, une fois le premier chapitre passé, on s'habitue, voir on apprécie (si si !) le dessin qui correspond parfaitement aux récits de SF et rappelle même Kirby à son âge d'or (et le récit ne peut que renforcer cette vision).
Dur dur pour Remender de succéder à Brubaker et son run déjà culte... Et difficile de juger cet arc en cours sous peine de se tromper sur les intentions de l'auteur pour le futur de la série. L'ambiance S-F de l'arc fonctionne finalement assez bien, que ce soit en isolant Captain de ses alliés ou en testant l'endurance du héros, mais aussi au niveau des dessins avec un J.R.Jr. qui semble très apprécier cette Dimension Z. Via ce changement de ton ou les nouveaux sujets abordés dans la vie de Steve Rogers , ce premier tome offre aux lecteurs, comme promis par l'opération Marvel Now, un renouveau de Captain America . Ce n'est pas parfait et loin d'être la meilleure série de Remender mais ça se lit facilement. À prendre ou à tester.
[conclusion=3][/conclusion]
[onaime]- Changement de décor
- Un Captain nouveau
- Armin Zola
- John Romita Jr (et oui !)[/onaime][onaimepas]- Une Dimension peu développée
- Trop d'ellipses tuent l'ellipse
- John Romita Jr. (parce que ça reste du JRJ) [/onaimepas]
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