Depuis quelques mois, on vous parle du renouveau de Glénat Comics, avec l’arrivée de nouvelles séries. Nous y sommes enfin, et si la lecture numérique était déjà possible depuis quelques temps sur Comixology, les nouveautés de l’éditeur arrivent finalement en librairie mercredi prochain. Parmi celles-ci se trouve le premier tome de Lazarus, une série plutôt attendue. En effet, les auteurs ont leur petite réputation, et les savoir réunis et libres de créer l’histoire qu’ils veulent est plutôt excitant. Mais si tout ça présage une série de qualité, l’est-elle forcément ? Nous allons voir…
Attardons-nous dans un premier temps sur les auteurs dont cette réputation attire les lecteurs. Greg Rucka, le scénariste, n’a pas vraiment besoin de présentation. Il a reçu plusieurs récompenses, et a travaillé chez DC (Action Comics, 52, Wonder Woman), Marvel (Wolverine, Elektra) et divers indépendants (Queen & Country, Stumptown, Whiteout). Bref, si vous lisez des comics, vous connaissez un peu son travail. Michael Lark , lui, est peut-être moins connu, mais il a notamment travaillé sur Daredevil. Et surtout, ces deux-là ont déjà travaillé ensemble sur une série qui a marqué : Gotham Central. Ensemble, ils ont remporté deux Eisner Awards sur un de ses arcs. Autant dire que ceux qui ont apprécié la série attendaient avec impatience leur nouvelle collaboration.
Lazarus se passe dans un futur imprécisé, où le monde semble être assez différent du nôtre. En effet, chaque pays est contrôlé par une famille. Chaque famille a des serfs sous ses ordres, qui lui obéissent. Et le reste de la population est appelé les déchets. Enfin, chaque famille a un de leurs membres qui est génétiquement amélioré afin de servir leurs intérêts. On appelle ce membre le Lazare, et le personnage principal de la série, Forever Carlyle, en est un. Voilà, ce qu’il faut savoir du monde de Lazarus. Alors bien sûr, tout n’est pas clairement dit, on en apprend au fur et à mesure de la lecture, mais à la fin du premier chapitre, c’est ce que l’on comprend en gros. D’ailleurs, il y a une introduction avant le premier chapitre, qui correspond à l’épisode #0 américain. Celui-ci est disponible gratuitement sur Comixology, et permet de se donner une bonne idée de l’ambiance de l’album.
Maintenant qu’on connait l’univers, on peut parler de l’histoire. Une ferme de la famille Carlyle se fait attaquer. On apprend vite qu’une autre famille est responsable, les Morray. Si le concept est vite saisi, Rucka développe doucement son univers. On découvre avec plaisir que les familles sont vraiment des familles, c’est-à-dire avec des conflits entre frères et sœurs notamment. On apprend vite à haïr certains membres, et à voir tout le fonctionnement autour du Lazare. Celui-ci est constamment relié à des ordinateurs pour surveiller sa position et ses signes vitaux par exemple. Il est quasiment indestructible, à l’image de Wolverine. D’ailleurs, la série commence réellement en découvrant Forever laissée pour morte avant qu’elle ne se réveille, et dans un excès de violence, tue ses assaillants.
Par la même occasion, on apprend donc à connaitre Forever, qui ne représente qu’une arme aux yeux de sa famille, mais qui en réalité, reste humaine, et voit bien les choses qui clochent dans ce monde. Bref, tout ça est assez passionnant à suivre, mais pas sans défauts. On a du mal à voir où Rucka veut en venir, on discerne assez mal le fil conducteur de l’histoire. Forever semble être le personnage principal de la série, mais on la regarde vivre sa vie, sans aucun élément perturbateur. Alors bien sûr, il y a l’attaque, et on a quelques retournements de situation, mais on manque de réelle implication. Le décor est clairement très bien planté, et on se doute que le personnage de Forever a un fort potentiel, mais il faudra probablement attendre la suite avant de réellement le voir exploser.
Niveau dessin, le trait est réaliste, parfois peu précis, mais c’est très efficace, rien à redire. Pas de folie visuelle, ça reste très terre-à-terre, ce qui est voulu pour l’ambiance. Et c’est plutôt réussi, ça rend la violence de certaines scènes encore plus percutante. On prend vraiment beaucoup de plaisir à découvrir cet univers à la fois proche et éloigné du notre. La version que j’ai lu n’était cependant pas définitive, et surtout numérique. Je ne peux donc pas m’engager sur la qualité de l’album en lui-même. Je doute que Glénat change beaucoup ses formats, mais il faudra vérifier dans une librairie. De plus, aucun bonus à l’horizon, seules les couvertures régulières sont présentes, là encore une chose à vérifier dans la version définitive.
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