Après quelques récits plus anciens, nous revenons au présent avec ce septième tome de la collection d'Eaglemoss. Afin d'aider les nouveaux lecteurs, je rappelle la situation. En 2011, l'éditeur américain DC Comics relance son univers sur de nouvelles bases. Les séries redémarrent, c'est ce qu'on a appelé le New 52. Pour le moment, la majorité des titres qu'a proposés Eaglemoss se situait avant ce reboot, hormis Justice League. Il ne sera désormais plus le seul puisque les prochaines publications de la collection vont se concentrer sur ces fameux New 52. Et on commence avec la dernière série en date de Batman !
La pression était grande pour l'équipe créative qui allait reprendre le titre le plus vendeur de l'éditeur. Scott Snyder s'était fait remarqué avec sa série American Vampire chez Vertigo, et avait fait ses premiers pas sur l'univers de Batman avec Detective Comics et la mini-série Batman: Gates of Gotham. Il avait donc la lourde tache de relancer la série principale du héros, et beaucoup l'attendait au tournant. Aujourd'hui, il scénarise toujours Batman, mais avec le recul, l'auteur a fait couler pas mal d'encre. Pourtant, difficile de reprocher beaucoup de choses à la façon dont il a initié la série. Commencer à lire du Batman par cet album est en outre un excellent moyen de s'y mettre.
Forcément, comme on relance la série, Snyder va débuter doucement. Il nous situe Batman, ainsi que sa relation avec la police de Gotham. Contrairement à certains auteurs, il va aussi se servir de Bruce Wayne, qui montre sa volonté d'améliorer sa ville natale. Il va se lier avec un nouveau personnage, Lincoln March, qui désire en devenir le maire, et qui nourrit les mêmes ambitions que Bruce. Ce qui va lancer l'histoire, c'est finalement un meurtre. En enquêtant, Batman va découvrir que la Cour des Hiboux veut tuer Bruce Wayne. Bref, ça pourrait être le pitch de départ de beaucoup d'histoires de Batman, mais celle-ci est menée avec brio.
Snyder ne renie pas ce qui a été fait avant lui. Comme Frank Miller par exemple, il va placer Gotham City au centre du récit, et elle sera un personnage à part entière. D’ailleurs, si elle a, au cours du temps, eu une histoire qui s'est développée, le scénariste va oser rajouter un élément à la mythologie qui l’entoure. En effet, la Cour des Hiboux est connue grâce à une comptine originaire de la ville, mais Batman va découvrir qu'elle existe réellement, et qu'elle fait partie intégrante de Gotham. Il va aussi surtout rencontrer son héraut, l'Ergot, qui se trouve être un adversaire redoutable. Celui-ci utilise notamment la même méthode principale que le justicier : la discrétion.
Au fil du récit, on s'aperçoit que Snyder a réussi quelque chose que finalement peu d'auteurs parviennent à réaliser : il a créé un nouveau personnage et une mythologie qu'il incorpore à l'univers de Batman de façon complètement fluide et cohérente. Et c’est finalement ça, la grande force du récit : nous offrir un nouvel adversaire à Batman au lieu de se baser sur une énième confrontation contre le Joker, mais tout en l’incorporant dans l’existant, comme s’il était là, tapis dans l’ombre depuis toujours. Bien sûr, on ne touche pas à ce qui fait l’essence d’une bonne histoire de Batman - du mystère, de l’enquête, de l’action, mais Snyder fait tout ça efficacement.
L’ambiance qui se dégage de l’album est captivante, et hormis le travail du scénariste, on peut souligner le talent de Greg Capullo, le dessinateur attitré. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s’est surtout fait remarquer pour son job sur la série Spawn. Personnellement grand amateur de son trait, je l’attendais avec impatience sur une série régulière. Et je ne suis pas déçu : son dessin colle parfaitement au justicier. Son style est assez réaliste, mais aussi très organique. Et lorsque Snyder lui permet de se lâcher, il s’en donne à cœur joie, et ses planches nous explosent à la figure. Du tout bon !
En cherchant la petite bête, on peut trouver certains défauts, comme des facilités scénaristiques comme des petits deus ex machina, mais ce serait chipoter. Certains ont reproché une trop grosse ressemblance dans le dessin entre Bruce Wayne et Lincoln March, ce qui est ridicule puisque totalement volontaire. Bref, ne boudons pas notre plaisir, surtout que pour avoir lu les six premiers albums de la série Batman chez Urban, je trouve que celui-ci est le meilleur. Parlons de la version d’Urban justement, la seule différence est un nombre de bonus plus long de quelques pages et un texte d’introduction en moins.
Les reviews précédentes et suivantes :
Batman : Silence – 1ère partie
Batman : Silence – 2ème partie
Superman : Le dernier fils
Justice Leagues : Aux Origines
Batman : The Dark Knight returns
Justice League - La Tour De Babel
Batman- La Cour Des Hiboux (Partie 1)
Batman - La Cour Des Hiboux (Partie 2)
Superman - Les Hommes D'acier
Flash - De L'avant
Joker - Killing Joke
Green Arrow - Machine À Tuer
Au passage, Les Portes de Gotham vaut-il le coup? je suis fan du look de l'Architecte (il est très probable qu'Oda s'en soit inspiré pour Gladius)
Un très bon duo aux manettes des aventure du chevalier noir. Ce dernier croyait connaître Gotham sa ville comme sa poche mais une société secrète ancrée depuis des centaines d'années comme à faire parler d'elle avant de frapper violemment par le biais de mystérieux tueurs quasi invulnérables. Un arc qui restera dans les mémoires de aventures du Caped Crusader. Le scénar' de Snyder est très fort et les dessins de Capullo font le reste. A voir et à avoir dans sa bibliothèquedans quleque édition que ce soit !
5/5
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