Oui je sais, je vous ai déjà parlé de
Warren Ellis. C'était à propos
Planetary et c'était du génie (la série. Pas la rubrique). Aujourd'hui je vais vous parler d'un titre tout aussi indispensable:
Transmetropolitan.
Promis j'arrête avec Ellis après ça.
Impossible de rester impassible devant
Transmetropolitan.
Ellis a réussi au travers du personnage de spider Jerusalem a créer le personnage le plus misanthrope, énigmatique, irrévérencieux, insaisissable,charismatique, drogué, et tolérant que le monde des comics ai jamais eu.
Le tout accompagné par un scénario dément, axé sur le thème de la politique et du social.
L'Histoire (enfin le début en tout cas parce que après ça devient plus compliqué. Et puis faudrait pas vous spoiler en plus)
En retraite dans son chalet de montagne depuis cinq ans, le célèbre journaliste spider Jerusalem est rappelé pour honorer son contrat avec son éditeur à qui il doit encore deux livres. Puisque rien se ne passe à la montagne, il est forcé de se faire violence et de retourner dans LA ville (explosant un bar à coup de bazooka sur le chemin).
Une fois installé, il s'arrange pour se faire embaucher dans un journal en tant que chroniqueur afin de reprendre la main et de se réapproprier le monde qui l'entoure.
Au fil des épisodes, on en apprendra plus sur Spider, sa personnalité et son passé. Pourquoi il a quitté LA ville et quelles relations il entretient avec ses figures connues. Mais je vous laisse en découvrir plus par vous-mêmes.
Spider: un héros à part
Un tel personnage est inimaginable dans les mondes DC ou Marvel. Jerusalem est une sorte de conscience critique moralisatrice épinglant tous les vices
du monde qui l'entoure. Heureusement il est journaliste et il en fait profiter ses concitoyens (et nous, lecteurs) grâce à ses articles.
Défoncé d'entre les orteils jusqu'aux pupilles, il ne trouve l'inspiration que chez lui, en caleçon en matant les chaines d'info en continu et en dénonçant les inégalités et l'injustice de son gouvernement.
Histoire de tempérer cette folie et de critiquer ses actions, Ellis lui flanque rapidement une assistante (puis deux), qui lui serviront d'abord de consciences et qui se laisseront petit à petit entraînées par Spider dans ses excès et sa folie.
L'inspiration principale pour Spider est le journaliste américain
Hunter Stockton Thompson (1937-2005), le précurseur du journalisme
Gonzo.
Mais kézako le Gonzo?
Pour faire simple, c'est une technique d'immersion extrême. Le reporter s'immerge dans un milieu afin d'en intégrer les codes. Mais contrairement au règles habituelles, le journaliste prend parti et abandonne l'objectivité inhérentes à son métier. Cela se caractérise par l'utilisation de la première personne dans le récit.
Le cas de Thompson est particulier car l'homme est connu pour son amour des armes à feu et pour sa consommation excessives de drogues et d'alcools.
Ellis détourne ces travers et les accentue encore plus pour intégrer de l'humour dans les histoires: "l'agitateur d'intestins" en est le plus grand exemple, parodie parfaite de la lubie de Jerusalem/Thompson pour les armes auquel il ajoute une dose de scatophile.
L'univers: le dessin au service du récit
Le monde dans lequel on évolue ici est futuriste et chaotique, c'est très proche du Cyber-Punk. LA ville, métaphore de New-York, est cosmopolite et complexe à l'extrême, les habitants peuvent se cloner, se transformer en créature mi-humaine mi-alien, ou simplement pratiquer leurs coïts avec toute sorte d'êtres vivant (ou pas), consentant (ou pas) tout en consommant des drogues inventées 2 jours plus tôt.
La violence, le désordre, la tension dans la ville sont parfaitement rendus par le dessin de
Darick Robertson , à qui l'on doit également le plus récent
The Boys. Même s'il a pris un petit coups de vieux, caractéristique des années 90, on apprécie autant les plans rapprochés et leurs visages si expressifs que les plans larges de foule dans lesquels fourmillent des dizaines de détails sordides et anecdotiques n'aidant pas forcément le récit mais servant l'ambiance général du titre.
C'est sans doute l'oeuvre la plus complète et la plus personnelle d' Ellis car il arrive à faire passer dans ce foutu bordel un nombre de messages intemporels, universels, profonds et profondément d'actualité assez impressionnants : le racisme, la peur de l'autre, la religion, l'amour, la haine, la sexualité (sous toutes ses formes), la mort, la culture, etc...
L'intrigue se focalise à partir du tome 2 sur la campagne présidentielle et le mandat du président élu, moins de thèmes sont abordés mais la qualité reste là.
Comment faire pour lire ce chef-d'oeuvre ?
La série est finie depuis longtemps aux États-unis. Les 60 numéros sont parus entre 1997 et 2002 sous le label Vertigo et regroupés en 10 TPB.
Panini a fait un bon boulot pour l'adaptation française, la traduction est vraiment bonne (merci Jérémy Manesse). D'abord publié en monster de 300 pages sur un papier pourri, de nouvelles éditions en papier glacé sont désormais disponibles.
Pas vraiment de bonus à l'intérieur des 6 volumes, juste des préfaces de guests (darren Aronofsky, Garth Ennis...) et les covers compilées à la fin de chaque tome.
Voila pour cette fois.
MAINTENANT COUREZ CHEZ VOTRE LIBRAIRE VOUS ACHETER
TRANSMETROPOLITAN BANDE DE MÉCRÉANTS!
Et on se retrouve en début de mois prochain avec un nouveau titre qui mérite qu'on s'y attarde.
Et n'oubliez pas les anciens numéros
Other Comics #1 [22/11/2010]
Other Comics #2 : Vous êtes rebelle et indépendant
Other Comics #3 : The Green Hornet
Other Comics #4 : Spawn
Other Comics #5 : Planetary
Other Comics #6 : The Darkness
Other Comics #7 : Tony Chu
Other Comics #8 : Powers
Other Comics #9 : ABC
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